En 2016, les États membres des Nations Unies se sont retrouvés pour une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida. En adoptant un accord historique, ils se sont entendus pour en finir avec le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 en concrétisant une série d’engagements d’accélération.
L’ONUSIDA travaille avec les pays pour respecter ces engagements, ancrés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida. Pour atteindre l’objectif commun d’une fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030, il faudra un effort de collaboration entre les pays, les personnes vivant avec le VIH, la société civile et bien d’autres acteurs.
La stratégie Accélérer s’appuie sur trois objectifs principaux :
L’ONUSIDA s’emploie à faire en sorte que 30 millions de personnes aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.
Depuis que l’ONUSIDA a lancé l’initiative 90-90-90 en 2014, il a organisé toute une série d’actions pour atteindre ces objectifs : élargissement des services de dépistage du VIH dans le monde entier, réduction du coût du traitement antirétroviral pour exploiter au mieux les ressources limitées disponibles, et conclusion de contrats pour la baisse du prix des tests de charge virale. De plus en plus de pays s’engagent sur la voie d’accélération de la riposte, avec plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH qui sont désormais sous traitement, soit 20,9 millions de personnes.
Fin 2016, le nombre total de personnes vivant avec le VIH atteignait 36,7 millions, avec des chiffres pour les objectifs 90-90-90 évalués à 70 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 77 % de ces personnes ayant accès au traitement et 82 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.
En collaboration avec le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et d’autres partenaires dans le cadre de l’initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free, l’ONUSIDA s’appuie sur les extraordinaires progrès réalisés avec le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie (le Plan mondial), qui a permis une baisse de 60 % du nombre d’enfants nouvellement infectés par le VIH dans les 21 pays prioritaires du Plan mondial en seulement six ans.
Dans le cadre des engagements de la Déclaration politique, 1,6 million d’enfants devront avoir accès au traitement anti-VIH d’ici à 2018 et les nouvelles infections à VIH chez les enfants devront avoir été éliminées d’ici à 2020.
L’appui de l’ONUSIDA pour démarrer dans la vie sans le VIH, rester séronégatif et ne pas contracter le sida (Start Free, Stay Free, AIDS Free) vise à permettre au monde d’avancer vers cet objectif commun ambitieux d’en finir avec le sida chez les enfants. Grâce à une approche d’accélération renforcée, les enfants, les adolescents et les jeunes femmes auront accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui anti-VIH, pour faire franchir au monde une nouvelle étape vers une génération sans sida.
L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour respecter l’engagement d’assurer l’accès à toutes les options de prévention, notamment la prophylaxie préexposition, la circoncision masculine médicale volontaire, la réduction des risques et l’accès aux préservatifs, pour au moins 90 % des personnes d’ici à 2020, y compris les populations clés.
La campagne de l’ONUSIDA intitulée Un quart pour la prévention du VIH plaide pour une affectation de 25 % des fonds consacrés au sida aux programmes de prévention du VIH. La modélisation réalisée par l’ONUSIDA sur les besoins en ressources montre qu’investir environ un quart de toutes les ressources requises pour la riposte au sida dans les services de prévention du VIH serait suffisant pour élargir les services et faire baisser considérablement les nouvelles infections à VIH : un objectif qui figure dans la Déclaration politique. Cependant, la campagne Un quart pour la prévention du VIH est davantage qu’un appel à augmenter les ressources : c’est un plaidoyer pour l’efficacité, l’efficience et l’impact pour chaque quart de ressources investi dans la prévention du VIH.
La Coalition pour la prévention, une initiative menée conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour la Population, a dressé une feuille de route afin d’orienter les programmes de prévention et de réduction des nouvelles infections à VIH de 75 % d’ici à 2020 : un objectif clé pour en finir avec le sida d’ici à 2030.
L’ONUSIDA ne cesse d’œuvrer pour que personne ne soit laissé pour compte et défend les droits des filles, des femmes et des populations clés (hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, professionnel(le)s du sexe, personnes transgenres, consommateurs de drogues injectables, détenus et autres personnes incarcérées, migrants), afin de veiller à ce qu’elles aient accès aux services anti-VIH dont elles ont besoin.
Il ne sera pas possible d’en finir avec le sida sans éliminer les inégalités entre les sexes et mettre fin à toute forme de violence et de discrimination à l’encontre des femmes et des filles, des personnes vivant avec le VIH et des populations clés : les pays se sont engagés à atteindre ces objectifs d’ici à 2020.
Grâce à un travail en partenariat, les programmes de l’ONUSIDA renforcent l’autonomisation des femmes et aident les pays à mettre fin à toutes les formes de violence pour atteindre cet objectif vital.
L’ONUSIDA fait participer la société civile et les personnes vivant avec le VIH à la riposte au sida, en leur donnant les moyens de leur autonomie. Il a contribué à un changement fondamental qui a permis de passer d’une riposte au VIH centralisée et médicalisée à une riposte pilotée et organisée par les communautés, étendant ainsi la portée tout en réduisant les coûts.
La Déclaration politique des Nations Unies sur la fin du sida vise à ce que 75 % des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus bénéficient d’une protection sociale tenant compte du VIH d’ici à 2020, et à ce que 30 % au moins de toutes les prestations de services soient assurées par les communautés d’ici à 2020.
L’ONUSIDA œuvre pour veiller à ce que les communautés aient les moyens de s’engager dans les programmes anti-VIH, se les approprient et les pilotent elles-mêmes, de manière à promouvoir l’inclusion pleine et entière de la société civile. Il est reconnu que la protection sociale apporte une contribution positive à la riposte au sida, grâce à un accès accru aux services anti-VIH pour tous, y compris les personnes les plus marginalisées et exclues de la société ; par conséquent, l’ONUSIDA aide les pays à développer et mettre en œuvre des programmes éclairés par des données probantes sur le VIH et la protection sociale.
L’ONUSIDA a contribué à accroître les ressources consacrées à la riposte au sida. Grâce à un travail de sensibilisation, de négociation et de collaboration avec le secteur privé, les partenaires techniques et les pays touchés, l’ONUSIDA a contribué à diviser par 100 le coût des médicaments vitaux pour les personnes vivant avec le VIH, à réduire le coût du diagnostic du VIH et du suivi de l’efficacité du traitement anti-VIH, à raccourcir le délai nécessaire pour rendre disponibles et abordables les nouveaux médicaments développés dans les pays à revenu élevé, et à faire baisser le nombre de cachets à prendre quotidiennement de 15 à un seul.
Dans la Déclaration politique, les pays se sont engagés à augmenter leurs investissements dans la lutte contre le VIH à 26 milliards de dollars d’ici à 2020, dont un quart consacrés à la prévention du VIH et 6 % aux moyens d’action sociaux. Malheureusement, en 2016, ces investissements ont enregistré un déficit de 7 milliards de dollars, avec seulement 19,1 milliards de dollars disponibles. Avec cette stagnation des financements, le monde va devoir en faire davantage pour respecter l’engagement de 26 milliards de dollars.
L’ONUSIDA aide les pays à définir leurs besoins en investissements contre le sida et soutient la mobilisation des ressources à la fois nationales et internationales. L’ONUSIDA va continuer de faire en sorte que l’argent serve aux individus, de mobiliser et de plaider pour une riposte au sida intégralement financée, dans laquelle les investissements réalisés atteignent les personnes qui en ont besoin.
L’ONUSIDA protège et défend les droits de l’homme depuis sa création. L’ONUSIDA a fait entendre et amplifié la voix des plus marginalisés et de leurs défenseurs dans les cas de déni ou de menace pesant sur les droits liés au VIH. Il s’est appuyé sur le pouvoir des Nations Unies pour promouvoir un leadership plus fort et une plus grande responsabilité envers l’élimination de toutes les formes de violence, de discrimination et d’exclusion dans le contexte du VIH. L’ONUSIDA a plaidé pour la suppression des restrictions de déplacement des personnes vivant avec le VIH, et le nombre des pays imposant de telles restrictions est passé de 59 en 2008 à 35 en 2015.